Le traitement des entorses du point de vue de la médecine traditionnelle chinoise.

 

L’ article donne un coup de pied à la fourmilière: Cette habitude, devenue dogmatique, d’utiliser de la glace et/ou la cryothérapie pour des pathologies aigües et chroniques des tissus mous.

 

Soit dit en passant, la médecine chinoise porte le froid en horreur depuis toujours. Il y a une logique à cela et si on ose synthétiser, ça donne ceci: Le mouvement c’est la vie, le froid c’est la mort.

Attention, tout est question de contexte, la médecine occidentale décrit la pathologie de façon inégalable et concentre son intervention sur le symptôme pour soulager la souffrance. Passé un certain stade d’une maladie, cela prend tout son sens.

Ainsi, quelques chirurgiens utilisent le froid pour détruire les tissus anormaux pour des pathologies cardiaques ou des tumeurs de peau bénignes. Le froid est utilisé en réanimation et pour ralentir un métabolisme afin que les cellules se nécrosent moins vite lors d’intervention du coeur.

J’émets plus de retenue mais ne développe pas ici, lorsque le froid est utilisé pour le traitement des maladies dégénératives inflammatoires (psoriasis, la fibromyalgie, l’arthrite…), des troubles circulatoires et pour la récupération du sportif.

Le focus que je fais aujourd’hui sur le traitement des blessures par l’application de la glace permet, j’espère , les recoupements nécessaires pour établir vos conclusions.

Lorsqu’en 1978 le médecin américain Gabe Mirkin invente le protocole RICE (Repos, Glace, Compression et Elévation) pour traiter les traumatismes, il est suivi selon un engouement sans faille jusqu’à nos jours.

La glace ou le « coldpack » est posé sur la zone atteinte pour:

  • Des suites de chirurgie,
  • des accidents traumatiques aigüs de types entorses ou suite à des chocs/coups direct,
  • pour des pathologies chroniques de sur-sollicitation de types tendinopathies, périostites …

Que l’on soit travailleur manuel ou sportif. Suivant un accident quelconque ou encore à force de répétition de gestes entraînant ce qu’on appelle un « microtraumatisme ». Je pense à mes amis sportifs lorsqu’ils s’entraînent si dur au point d’ endommager leurs muscles, qu’ils sont tentés par l’effet anésthésiant de la glace.

Ce même docteur Mirkin fait marche arrière aujourd’hui et remet en question ses conclusions passées en affirmant que la glace retarde la récupération!

Petite question en passant: Croyez-vous qu’un processus de guérison du corps pour résoudre un problème puisse être une erreur?

Pour tout traumatisme, comme une entorse de cheville par exemple, il y a un dépassement brusque de la capacité d’amplitude des tissus selon une force, une direction et une rapidité de mouvement.

La réaction première est un arrêt bref de la circulation sanguine locale. Ensuite le corps envoie un maximum de fluide contenant des protéines et minéraux comme un emplâtre pour soigner la partie abîmée. En additionnant la tension, ces liquides agissent comme un bandage stabilisant.

Encore une fois, pensez-vous que ce phénomène de gonflement ait un sens?

Dans son ouvrage (« Iced! The illusionnary Treatment Option »), Gary Reinl fait référence à 25 études cliniques d’ experts sur le sujet. Toutes ces sources récentes, ont la même conclusion sans exception:

On peut voir une inflammation sans guérison, on ne peut guérir sans inflammation.

GUERIR NECESSITE UNE INFLAMMATION.

Quand les muscles ou autres tissus sont lésés, le système immunitaire envoie des cellules inflammatoires vers le territoire touché.

C’est en fait la première phase de guérison, la deuxième est la réparation et la troisième le remodelage. Ce n’est pas une option éventuelle, on ne peut échapper à ces trois phases. Si on tente d’échapper à la première, on empêche les deux autres! Pourquoi ferions-nous cela?

Et bien l’application de froid brise ce processus!  La glace empêche les cellules de guérisons d’atteindre la zone affectée, simplement par la constriction des vaisseaux sanguins coupant ainsi l’arrivée de la circulation. Cette baisse de la circulation peut entraîner la mort des tissus voire causer des dommages irréversibles aux nerfs.

LA GLACE REDUIT LA FORCE, LA VITESSE, L’ ENDURANCE ET LA COORDINATION

Le froid ralentit la conduction nerveuse et inhibe le métabolisme (catabolisme et anabolisme) nécessaire au fonctionnement humain. La glace est pourtant utilisée pour que l’athlète retourne au jeu…plus vite…

Je rebondis ici avec un principe utilisé en médecine chinoise: « BU TONG ZE TONG » qui se comprend par: Toute entrave de la circulation entraîne une douleur. En d’autre terme, si on restaure la circulation, les tissus se régénèrent.

La médecine occidentale à tendance à stigmatiser l’inflammation.

La liste qui suit, reprend ce qui empêche l’inflammation et retarde le délai de guérison:

  • L’application de la glace.
  • Les médicaments à la cortisone, les anti-douleurs, les Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), les immunosuppresseurs.
  • Tout ce qui bloque la réponse immunitaire vers la région touchée, en empêchant le signal naturel de répondre au problème.

Pour la solution, décongestionner la zone atteinte est souvent la clé. Les AINS font-ils cette décongestion? La réponse est non.

Il n’y a qu’une voie pour que ces déchets s’évacuent lorsque la zone est régénérée: le réseau lymphatique ( bonne explication sur wikipedia).

Je signale au passage que le réseau de canaux d’acupuncture à tout à voir avec les liquides du corps et l’objectif majeur est de restaurer la circulation là où elle stagne, entende qui le peut!

Une étude australienne montre que l’ibuprofen arrête la production des fibroblastes ( bonne explication sur wikipedia) . Mais lorsque les tissus sont déchirés, ils ont besoins des fibroblastes!

Notons qu’en plus, les AINS empêchent la consolidation osseuse en cas de fracture.

Les sportifs utilisent aussi ce type de médicament pour la récupération entre les efforts ou à titre préventif, alors que la prise de médicament court-circuite des cascades de réactions physiologiques et fragilise la musculature. Je ne vous parle pas de la réaction négative qui intéresse la sphère digestive.

LA GLACE ENVOIE LES DECHETS DANS LA MAUVAISE DIRECTION

La glace inverse et empêche le drainage lymphatique et repousse les liquides vers les espaces interstitiels, ce qui augmente la perméabilité lymphatique.

Qui dit perméabilité dit que les liquides s’accumulent davantage dans le secteur, augmentant à terme le gonflement.

La glace augmente le gonflement et retarde la destruction des déchets!

Avec la glace, il y a guérison incomplète; le taux de chronicité est plus élevé. La glace empêche le renouvellement de matériaux nouveaux par ralentissement du métabolisme.

Une autre observation significative est que la zone reste froide longtemps après l’application, il y a une hypothermie locale. Cela favorise la survenue de ce qu’on appelle un syndrome BI en médecine chinoise, vulgairement « rhumatisme » pour que vous compreniez.

Juste un commentaire sans développer davantage sur les autres « lettres » du protocole RICE: Le repos complet n’est pas favorable, l’immobilité stricte est néfaste et le mouvement intelligemment réalisé est salvateur.

Combattre un symptôme à l’aide d’une molécule ou d’une technique sans prendre en considération toutes les implications de son introduction dans l’organisme, c’est faire le lit des symptômes qu’on est censé vaincre. Cette quête de soulagement retarde la manifestation d’un malaise qui ressurgit plus tard sous-forme plus violente.

En résumé: La glace ne fonctionne pas car elle s’oppose à la façon dont le corps répond.

Si je démantèle cette « période glacière », c’est avec optimisme car il existe d’autres perspectives; d’autres solutions.

La médecine chinoise en est une. En effet, elle est remarquable pour traiter les traumatismes puisqu’elle s’est développée à une période ou les guerriers blessés ne manquaient pas.

Cette art médical nous enseigne à varier judicieusement les buts du traitement et donc les techniques manuelles et/ou d’acupunctures ainsi que le choix des substances médicinales à appliquer en externe et/ou à consommer par voie orale.

Le tout selon la nature de la blessure et en s’adaptant aux différentes étapes de réparations des tissus.

 

Merci.